Un prélude à la violence adulte : Une enfance brutale
Des loups déguisés en moutons
Pour mieux comprendre les complexités de Vladimir Poutine, il peut être utile d’examiner son parcours. enfance. Son enfance peut peut-être apporter des éclaircissements, notamment sur le fait que ses parents ont survécu de justesse au siège de Leningrad. Apprendre à le connaître peut nous aider à le comprendre. Il y a une leçon à tirer de la métabolisation et non du refoulement, de l’oubli et de la répétition de l’enfance traumatisme.1
Deux de ses frères sont morts avant sa naissance, le premier en bas âge et le second de faim pendant le siège de Leningrad lors de la Seconde Guerre mondiale. Les enfants de remplacement, comme Poutine, impliquent l’image intériorisée par la mère de son enfant décédé, en l’occurrence Victor, le frère aîné de Poutine. Cette image est ensuite déposée et transportée de manière transgénérationnelle et constitue l’autoreprésentation en développement de l’enfant à naître.8,9
L’enfant de remplacement n’a aucune expérience avec les morts frère ou sœurLa mère maintient l’enfant mort en vie en traitant l’enfant de remplacement comme le dépositaire de l’image de l’enfant mort. La plupart du temps inconsciemment, la mère lègue certaines tâches du moi au deuxième enfant et dépose également son moi traumatisé et ses images d’objets traumatisés dans la représentation de soi de l’enfant de remplacement. 10
De 1941 à 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, les forces nazies d’Hitler ont pilonné la ville de Saint-Pétersbourg. Sept ans après la fin de la guerre, Poutine est né en 1952 à Leningrad.
Plutôt que d’attaquer directement la ville de Leningrad, les Allemands ont affamé, bombardé et gelé les civils russes. Lorsque le siège a été levé, il ne restait plus que 700 000 citoyens sur les 3,5 millions d’habitants que comptait la ville avant la guerre. Les villes ukrainiennes rappellent Leningrad.
Pendant l’enfance de Poutine, la vie dans le Leningrad d’après-guerre était difficile. Ses parents partageaient une chambre dans un appartement délabré avec deux autres familles. Ils n’avaient ni eau chaude ni baignoire et peu de chauffage.2 Son père travaillait dans une usine et sa mère trouvait tous les petits boulots qu’elle pouvait. Ses parents ont dû le confier à une autre famille car ils devaient travailler pour survivre. Pour ajouter à son départ déjà difficile dans la vie, il a souvent été victime de brimades.
Poutine était un mauvais élève et un voyou.3 Mais au moins deux expériences l’ont empêché de vivre dans la rue : Un professeur de sixième année s’est intéressé à lui et a fait ressortir son intelligence, et il a appris le judo pour se défendre. Nous avons tous vu les photos d’un Poutine plus dur, faisant de l’équitation torse nu dans les montagnes sibériennes et organisant des matchs de hockey sur glace jusqu’à la soixantaine.4
Poutine a vécu dans son enfance des privations d’une dureté inimaginable : manque de nourriture, logement inadéquat, négligence, violence parentale, etc. dépressionet les traumatismes de la guerre. Privé de tous les ingrédients de base nécessaires à l’épanouissement d’un enfant, il a été inondé d’expériences de perte, la peurLa peur, les trahisons et l’inhumanité sont trop cauchemardesques pour être métabolisées. L’état d’esprit de Poutine est basé sur les travaux d’Ivan Ilyin, un ultra-nationaliste aux idées utopiques sur l’héritage autocratique de la Russie..5,6
Il est intéressant de noter que le livre de la journaliste polonaise Krystyna Kurczab-Redlich (2016) donne une version différente du parcours de Poutine.7 Kurczab-Redlich affirme avoir rendu visite à la mère biologique de Poutine, vivante et nonagénaire, en République de Géorgie. Selon cet auteur, qui affirme que l’histoire est bien connue en Pologne, Poutine est le fruit d’une relation amoureuse que sa mère a eue avec un homme marié, et elle a d’abord laissé le bébé chez ses parents près des montagnes de l’Oural. Lorsque sa mère s’est remariée, elle l’a récupéré et la famille a déménagé en Géorgie. Mais comme son beau-père était violent, sa mère a fini par renvoyer Poutine chez ses grands-parents maternels. Ces derniers l’ont alors confié à des parents de Saint-Pétersbourg qui avaient perdu deux fils.
Dans cette version du parcours de Poutine, il est passé du statut d’enfant déplacé et changeant à celui de combattant.
Les traumatismes graves de l’enfance non digérés peuvent donner naissance à des adultes tyrans. Est-il surprenant que Poutine écrase ses opposants politiques par l’emprisonnement et l’empoisonnement ? Le poison est un parfait crime informant que le Kremlin était responsable. Cependant, il reste difficile à prouver car les empoisonnements sont ambigus, secrets et dissimulés.
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